La mémoire traumatique

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Une mémoire traumatique est telle une mine antipersonnel, qui est susceptible d’exploser à chaque fois que l’on posera le pied dessus.  C’est-à-dire à chaque fois qu’une situation, une pense ou une sensation rappellera consciemment ou non les violences et maltraitances subies. Si elle n’est pas traitée, elle persistera des années, voire des dizaines d’années, et elle transformera la vie des victimes en un champ de mines, générant un climat de danger et d’insécurité permanent.

C’est une mémoire émotionnelle et sensorielle brute et hypersensible des violences, qui reste piégée dans l’amygdale cérébrale. Elle n’est pas sous le contrôle des fonctions supérieures corticales, elle échappe à toute analyse, à tout travail de « réécriture » pour en faire un discours autobiographique, elle ne peut pas être racontée, elle ne peut être que revécue de façon hallucinée sans aucune possibilité d’en changer le cours (Janet 1928, Van der Kolk, 1991).

Elle se différencie ainsi de la mémoire autobiographique, consciente et déclarative, qui est travaillée, remaniée, modifiée et affectée par le temps. En effet, dans le cadre de cette mémoire autobiographique, l’intensité émotionnelle des évènements du passé est érodée par le temps. Son contenu peut être transformé, voire falsifié.

La remémoration d’évènements ayant eu un fort impact émotionnel positif ou négatif, sera accompagné d’émotions très atténuées et elle ne s’accompagnera pas de phénomènes sensoriels bruts mais de leurs représentations intellectuelles.

On se souviendra de l’intensité d’une douleur ou de la chaleur bénéfique d’un bain de soleil, on ne la ressentira pas à nouveau à l’identique, on se souviendra de la qualité d’une lumière, de l’intensité visuelle et auditive d’une tempête, on les reconstruira mentalement, elles ne nous apparaitront pas telles qu’elles étaient exactement.

En revanche, lors de réminiscence de mémoire traumatique, l’évènement traumatisant est revécu à l’identique, sans reconstruction, de façon inchangée, même de nombreuses années après. Le temps écoulé n’a pas d’action sur l’intensité et la qualité des sensations et des émotions. Les réminiscences sont intrusives, elles colonisent et envahissent totalement la conscience en donnant l’impression de revivre l’évènement au présent, avec le même effroi, les mêmes perceptions, les mêmes douleurs, les mêmes réactions physiologiques. Elles sont déclenchées de façon automatique par des associations mnésiques, par des stimuli ou des contextes rappelant le traumatisme. Le lien associant le stimulus et le traumatisme passé peut-être identifié ou au contraire totalement ignoré.

N’importe quelle dimension du traumatisme peut être réactivée et revécue, les violences elles-mêmes,( les actes, leur déroulé, leur contexte), les émotions et les sensations ressenties par les victimes (la terreur, les douleurs, la peur de mourir, etc)  mais également tout ce qui concerne l’agresseur (ses paroles, ses injures, ses mise en scène, sa haine, son mépris, ses menaces, son excitation, son odeur, sa froideur).

Cette mémoire traumatique des actes violents et de l’agresseur , qui colonisera la victime, sera à l’origine d’une confusion entre elle et l’agresseur, souvent responsable de sentiment de honte et de culpabilité, qui seront alimentés par des paroles et des émotions violentes et perverses perçue a tort comme les siennes, alors qu’elles proviennent de l’agresseur, et cela constituera une torture supplémentaire pour la victime.  

 

 

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